Doss : une star sous le ciel de Carthage

La 56e session du Festival international de Carthage continue dans sa lancée, l’ambiance est enfiévré, voire électrique en ce mardi 9 sur la scène du Théâtre romain.

$Il faut avant toute chose rendre grâce aux organisateurs d’avoir programmé un spectacle défini au départ comme opératique, vu que ce genre de création, avouons-le a peu de chance d’attirer le grand public.

Contre toute attente, le théâtre était plein, le public est venu nombreux, attiré par le côté spectaculaire et populaire de la vedette du soir Hassen Doss et son Band.

Celui-ci prend de plus en plus de place dans le paysage culturel. En peu d’années Hassen Doss, a marqué les esprits de sa voix de ténor en se produisant dans les théâtres et salles de spectacles en Tunisie et dans quelques villes européennes.

Ce soir, ce n’est pas à une prestation de chanteur d’opéra qu’il nous convie, mais à un show digne des spectacles de rockers célèbres ( on pense à ceux de eighties).

Notons que cela fait des années que le chanteur a varié son style, il s’est tourné vers le rock, l’électro , les chansons de charme, en 2018, il a révélé son jeu avec le spectacle « Carnaval » ; bref Doss a crée un monde à lui, son style englobe tous les styles, il le définit de « domaine Doss », une forme de « New Wave ».

Et ça mord, le public accroche avec ferveur.

Ajoutons que le ténor est bien servi par l’ampleur de sa voix, son corps, sa volonté, sa rigueur, sa jeunesse en somme pour sauter aisément d’un genre à un autre.

Ce soir, la scène est rallongée par une longue allée jusqu’à atteindre les gradins, annonçant la nature du spectacle : l’adhésion du public.

Tenue soignée de grand spectacle, un costume rouge, veste brodée, une bande de tissu blanc au dos, Hassen Doss, l’allure féline, se déplace avec aisance, tour à tour entre son grand Band et son public.

Virtuose danseur, habile gymnaste, il n’arrête pas de sauter, les pieds joints, les pas longs en courant.

Dans la lumière tamisée, il entame « Con Te Partiro » une chanson lyrique, d’Andrea Bocelli, histoire de rupture et de douleur, ça accroche, Doss est dans son élément, sa voix s’élève, monte dans le ciel, revient au dessus des gradins, la tessiture fluide et variée est appréciée du public, les lumières des portables sont allumées ( c’est devenu un rituel comme un signe d’adhésion).

Ovation debout.

L’orchestre et le chœur, dirigés magistralement par Fadi Ben Othman se plient à tous les styles, du pop avec la chanson mythique de Michael Jackson « Earth song », Doss dira qu’il est, comme tout artiste devrait l’être, préoccupé par l’état de l’environnement, le réchauffement climatique etc.

Retour à la chanson d’amour, « Quand je t’aime » de Demis Roussos, suit un solo de violon, un duo saxo, clarinette, et encore près de 40 chansons (pas moins) dont « « Ya Weldi », chanson écrite en collaboration avec sa mère ( présente au spectacle) et qui a suscité des hourras serrés , « Îchka » « Kattousset Ermad », Doss rend hommage à Anouar Brahem, à qui il dédie « Asfour Stah » qu’il interprète à sa façon, cocasse et croustillante.

Les chansons ont excité le public qui appuie les phrases, qui danse et applaudit. Deux heures de spectacle, Doss invite des enfants de SOS Gammarth sur scène en signe de son appui aux bonne œuvres ; acclamation du public, la vedette est aux anges, le public aussi, Doss a assuré son passage à Carthage, il s’est démené comme un sportif de haut rang en forme olympique, comme si la scène était un énorme chant de bataille. On salue.