Sous la direction du chef d’orchestre Mohamed Bouslama, l’Orchestre Symphonique Tunisien, accompagné d’un ensemble d’artistes exceptionnels, a offert une expérience psychodramatique où l’identité, la mémoire, les sentiments et les sens se sont entrelacés pour défier les lois du temps et transporter le public à travers des récits universels et intimes.
Réunissant des talents tels que Nay Barghouti (Palestine), Najoua Omar, Mohamed Ali Chebil, Zied Zouari, Houssine Ben Miloud, Hedi Fahem, Saber Radouani, Nasreddine Chably, Hamdi Jammousi, Sirine Harabi et Baha Eddine Ben Fadhel (Tunisie), ce spectacle a transcendé les frontières culturelles et géographiques.
Fidèle à son titre, il a ouvert une brèche vers l’imaginaire, puisant dans l’héritage du réel tout en explorant le champ des possibles. La musique, d’une puissance et d’une profondeur saisissantes, a transformé le lieu en un carrefour où se rencontrent le patrimoine collectif et les expériences personnelles.
L’une des forces de ce spectacle réside dans la création d’un espace suspendu entre le dit et le non-dit, où le langage, parfois indicible, devient un outil d’expression.
À travers des interventions marquantes, le narrateur Mohamed Mrad a ponctué la scène de phrases telles que « Imagine… », « Te souviens-tu… ? », « Souris… », « Pardon… », ou encore « Lève la tête et regarde en haut ! ». Sa voix, alliée à une présence scénique captivante, a amplifié le charme de l’œuvre, sublimée par le jeu instrumental et les performances vocales et chorégraphiques des artistes.
Un hommage vibrant à la Palestine a marqué l’événement, réaffirmant la fraternité tuniso-palestinienne. Les chansons dédiées à Gaza, accompagnées de l’image du drapeau palestinien projetée sur grand écran, ont résonné comme un cri de solidarité face aux souffrances du peuple palestinien, confronté à la famine et à l’oppression.
Ces moments, soigneusement intégrés, ont donné une dimension humaniste et engagée à l’œuvre, touchant profondément le public.
« Imagine : ton âme à l’écoute » n’est pas seulement un spectacle musical, mais une invitation à écouter l’âme, à questionner l’identité et à raviver la mémoire collective.
En mêlant tradition et modernité, cette œuvre expérimentale a su créer un dialogue intemporel entre les cœurs et les esprits, laissant une empreinte indélébile dans l’histoire du Festival de Carthage.
