Musiques du monde : Tapis Rouge 2, un pont entre les culture

Lors de la deuxième soirée du Festival international de Carthage, le 20 juillet 2025, le public a eu rendez-vous avec «Tapis rouge 2 » de Riadh Fehri. 

 


Ce spectacle réunit des artistes tunisiens avec des musiciens de nationalités et d’horizons différents. 

Parmi eux, figurent le guitariste américain Brennan Gilmore et la violoniste japonaise de renommée internationale Sayaka Katsuki qui a collaboré auparavant avec Yanni Et Hans Zimmer.

Les musiciens ont fait leur entrée sur une scène phare du feuilleton « El Maestro » qui retrace un pan du parcours artistique de Riadh Fehri lui-même entre 1993 et 1999. 

« Seule la musique peut changer le monde », dit le protagoniste dans l’extrait projeté sur les écrans géants. 

Les premières notes du oud jouées par Riadh Fehri ont immédiatement donné le ton à ce spectacle qui s’annonce festif. 

Viennent par la suite les sons des instruments de percussion, des cordes et du ney. 

Après une introduction musicale rythmée fortement applaudie, place au chant.  Sadri Ben Azouz et sa fille Feriel ont interprété le premier titre, « Wayfaring Stranger » de Johnny Cash. Cette balade traditionnelle américaine évoque les thèmes de l’exil et de la solitude. 

Les spectateurs ont par la suite écouté une version de la chanson folklorique tunisienne « Sidi Mansour » introduite par la voix de Najmeddine Ben Jazzar. Une touche de modernité y a été apportée avec des notes occidentales. 

Un air country dansant a installé juste après une ambiance gaie et pleine de vivacité. Une cinquantaine d’instrumentistes et de choristes ont rejoint la scène dans la seconde partie du concert, avec au chant Chiara Minaldi, Floriana Ferro et Roberta Sava. 

Riadh Fehri a cédé sa baguette au chef d’orchestre italien Marcello Biondolillo pour des titres internationaux dont l’air sicilien « E vui dormiti ancora », une ode à la vie et à la nature chantée par Roberta Sava. 

La chanteuse tunisienne Wissem Karoui a été présente pour un voyage musical qui pend naissance en Séville avec « Mahla layali chbilia » et se prolonge avec d’autres chansons en langue espagnole.

Le public a découvert lors de ce spectacle «Playtoy Orchestra», le premier orchestre mondial qui utilise des jouets pour instruments. Il s’agit en effet d’un petit piano, un petit accordéon et d’autres véritables jouets pour enfants. 

Des compositions bien rythmées et connues ont été accompagnées par les applaudissements des spectateurs, dont « Sarà perché ti amo » et « Bella ciao ». 

Les gestes gais et théâtralisés du chef d’orchestre ont fait le bonheur des jeunes et des moins jeunes pour cette partie du concert.

Comme la Palestine est au cœur de cette édition du Festival international de Carthage, une partie a été dédiée aux enfants de Ramallah avec la voix de Israa Ben Slimane. « Israa tahlom bi Filastin » (Israa rêve de la Palestine), tel est le titre de cette chanson émouvante interprétée avec les drapeaux tunisien et palestinien juxtaposés en mouvement fluide sur les écrans géants. 

Elle rappelle la résistance du peuple en souffrance et le droit des enfants à une vie meilleure.

La soirée s’est poursuivie par une musique au rythme entrainant et dynamique, avant au devant de la scène Sayaka Katsuki au violon, suivi d’une chanson en trio sous la houlette de Marcello Biondolillo, puis des solos de guitare et de trompette. Le concert de plus de deux heures s’est achevé sur une musique rythmée interprétée par l’ensemble des trompettistes.

Ce spectacle qui vient en continuité du premier « Tapis rouge» présenté à Carthage en 2009 a ainsi présenté des musiques du monde dans un aspect de partage festif et engagé à la fois. 

Il a déroulé un « tapis rouge » à la diversité musicale, symbole d’hospitalité et de respect. 

La scène s’est transformée en un espace de partage et de dialogue. a travers des rencontres inédites où les rythmes, les langues et les traditions musicales se sont croisés, l’essence de la soirée s’est révélée.

C’est une ode à l’universalité de la musique, un pont entre les cultures. Le public est parti avec une promesse de « tapis rouge 3 ».