Le public est venu découvrir les jeunes chanteurs irakiens : Seif Nabil et Rahma Riad qui cartonnent sur You tube.
La première partie de la soirée était assurée par Rahma Riad, jeune découverte de l’actuelle session de Carthage. Avec sa longue robe blanche, la chanteuse a, tout d’abord, salué le public en tunisien « I3aychkoum ». « On m’a dit que le public tunisien est difficile.
Je vous trouve adorable » lance-t-elle avant d’entamer son premier titre. C’est ensuite, avec la célèbre chanson « 3ala Jibin 3assaba » d’Amina Fakhet dont la musique a subi quelques arrangements qu’elle conquit les mélomanes. Et s’exprimant encore une fois en tunisien pour gagner la sympathie du public, elle s’adresse à lui en ces termes : « Votre ambiance est extrêmement exquise !».
La vedette de la Star Academy a interprété ses propres chansons dont les sonorités perpétuent la tradition musicale irakienne, mais aussi quelques titres connus du répertoire musical arabe dont « Tal3a min Bit Abouha » de Nadhem El Ghazali ou encore le tube de Fadhel Chaker « Maâqoul Ansek », ensuite « Maw3oud » de Abdelhalim Hadhel.
Des chansons appréciées par les spectateurs qui dansaient et chantaient avec ferveur boostés par des rythmes stimulants.
Rahma Riad, plus confiante en elle-même, fait des allers-retours entre son propre répertoire et celui du patrimoine folklorique irakien « 3ala 3in Bounaiti » pour retenir l’attention des spectateurs qui la découvrent pour la première fois sur scène.
Au terme d’1h30 de concert, elle termine sa prestation avec une chanson patriotique « Jana Jana Toune ya Watana » pour céder la place à son compatriote Seif Nabil. Fille du célèbre Ahmed Riad, décédé alors qu’elle était âgée de 10 ans, Rahma suit les pas de son père.
Elle cherche à maitriser autant le chant que la scène et à construire petit à petit son répertoire innovant. Carthage est un moment important dans sa carrière. La route est longue et elle a des atouts (voix, physique et présence sur scène) pour réussir.
Un succès incontestable de Seif Nabil 10h. La scène change de décor, un deuxième jeune chanteur irakien est programmé à cette soirée du 6 août.
Attendu par son public, Seïf Nabil, baptisé « l’élégant de la chanson arabe » par ses idoles, appuie sur le suspens, laissant ses danseurs habillés de costumes noirs traditionnels irakiens, préparer les préliminaires.
Le ballet se prosterne, la musique s’arrête, la lumière s’éteint, du fond noir de la scène, au milieu de la haie que forme ses danseurs ; corpulent et athlétique, Seif fait une entrée retentissante, il porte un costume croisé blanc à même le corps.
Il est à l’ais, il a les atout pour séduire et mérite en effet son surnom d« élégant » .
Un tonnerre d’applaudissements surgit. On sait à quoi s’attendre, on pressent l’ambiance à venir, pas de répit, le chanteur se plie au rituel des éloges sur « le public de Carthage, sur le goût des Tunisiens pour la chanson, les amitiés entre Bagdad et Tunis. » Départ en trombe, Seïf a promis un show, il assume.
Sur fond d’écran géant, défilent les images de ses précédents shows, il entame la plus connue, la plus « vue sur les réseaux sociaux » de ses chansons « Momken » ( possible), le feu prend dans les gradins, on applaudit à tout rompre, les lumière des portables allumées.
Suivent les chansons « Koulli youm » « Haïra » « Daïkh bik » soutenues et repris par le public dansant, criant ses encouragements.
Ce punlic qui s’enflamme au rythme de la chanson tunisienne « Lamouni illi gharou minni » et « Sidi Mansour », il fallait plus pour affoler un public qui répond au doigt et à l’œil aux gestes et instructions de son idole.
La soirée se poursuit, sans relâche , l’écran projette un cerisier rose en fleurs, posé sur une pleine lune, en lover assumé, le coude sur le piano blanc, le chanteur prend la pose, la voix sirupeuse, il part en trémolo et en gestes expressifs( Julio Iglésias n’est pas loin).
En conférence de presse, en réponse aux critiques syriens ( dans son spectacle à Damas) qui ont descendu son interprétation de la chanson de Faïrouz, Seïf a promis de reprendre la chanson « Sibni âala Bladi », qui fut reprise avec ferveur par le public de Carthage.
Seïf Nabil dira en fin du « show » qui a duré plus d’heure sur la scène de Carthage que cette soirée est mémorable et restera un jalon dans sa carrière à venir.
Il faut noter que ce défi de présenter deux jeunes ( ambiteux) chanteurs irakiens différents de style, à cette 56e session du Festival de Carthage a tenu ses engagements.